Il faut distinguer cette souffrance des vols qui portent sur des biens de grande valeur, ou encore des effractions à domicile, vols qualifiés, braquages de magasins etc. qui sont, quant à eux, propres aux individus montrant une structure de personnalité antisociale ou un profil délinquant, ce qui est habituellement distinct de la kleptomanie.

Le kleptomane n'est pas vraiment motivé par la valeur de l’objet qu'il s'approprie. Il trouve sa jouissance dans l'acte même de dérober.

De fait, la kleptomanie est classée parmi les "troubles du contrôle des impulsions" (DSM-V).

Plusieurs sensations différentes parcourent le corps du kleptomane avant le vol, pendant le vol et après le vol. Juste avant le vol, le kleptomane peut ressentir une excitation ou une tension qui va perdurer jusqu’au moment du vol. Mais après avoir commis son vol, il montrera un état de plaisir, de gratification et/ou de soulagement qui pourrait être suivi par le remord, la culpabilité.

Un scénario fréquent est que la personne montrera plus tard des sentiments de détresse et de culpabilité liés au fait de ne pouvoir contrôler ses comportements ou d'avoir fait du tors à autrui. Plus tard, des sentiments de vide ou d'aliénation peuvent émerger.

Mais cette stratégie de rechercher toujours l'excitation en arrive souvent à plafonner: en vue d'augmenter la sensation de plaisir, on constate souvent que le kleptomane s'engage en crescendo au niveau de la prise de risque.

À moins d'un examen de conscience, d'une introspection réussie amenant l'individu à reprendre le contrôle de ses comportements, cette répétition de cycles de vols à la tire amène inéluctablement le kleptomane à se faire arrêter….parfois même avec son propre concours….comme si, inconsciemment, le kleptomane chercherait à attirer l'attention sur lui… ou à communiquer quelque chose à autrui à travers son comportement…

L'arrestation coïncide souvent avec une prise de conscience chez l'individu kleptomane que son problème est sérieux. Ces individus ne s'engageront parfois en thérapie qu'à la suite de leur arrestation. L'idée de consulter un psychologue peut ici devenir une sorte d'obligation légale ou représenter une opportunité de changement. Car, de fait, ces personnes auront en effet avantage à développer un contrôle sur leur comportement. Mais surtout, elles pourront envisager l'idée que leur trouble est probablement relié à d'autre chose qu'ils portent en elles…un malaise intérieur, une blessure, un ensemble de souffrances qui pourront être nommées et abordées plus sereinement avec l'aide d’un psychologue qui a une bonne expertise sur la problématique.